Henri Fenet : de la milice aux SS

FENET Henri, né à Ceyzériat le 11 Juin 1919. Etudiant au Lycée Henri 4 à Paris en 1939, il demande un sursis d'un an qui lui est accordé. Mélomane, l'administration militaire reconnaît qu'il sait aussi bien jouer du piano que faire de la bicyclette. Henri Fenet échoue au concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure, il s'engage dans l'armée en septembre 1939. Versé dans un peloton d'EOR, il rejoint une brigade anti-char d’un régiment d'infanterie coloniale. Il participe aux combats de mai-juin 1940 à la batterie divisionnaire antichar de la 3ème DIC. Il est blessé deux fois, cité et décoré de la croix de guerre. maintenu en position d'activité, il sert en ZAOF puis suit les cours de l'Ecole militaire d'infanterie d'Aix-en-Provence avant d'être démobilisé en novembre 1942. Ancien militaire, il est membre du Service d’Ordre Légionnaire de l'Ain, Fenet est pressenti pour être le premier chef de la Milice de l'Ain dès Janvier 1943. Inspecteur départemental de la Milice, il en est le chef départemental par intérim de la Milice de l'Ain durant le 1er semestre 1943. Durant ce temps il met en place l'administration milicienne ; fait faire du papier en-tête et des bulletin d'adhésion à la Milice. Il centralise autour de lui les premières dénonciations. Sous sa coupe la Milice de l'Ain prend une tournure nettement anti-communiste. A la suite des accords conclus entre le secrétaire général de la Milice Française et le Höherer SS-und Polizeiführer, il doit signer en octobre 1943 un engagement dans l'unité française de la waffen-SS en formation. Il s’engage dans la Waffen SS durant l’été 1943. Ainsi, comme Dagostini, il passe de la lutte idéologique à la lutte armée. Fenet rejoint la Waffen SS française au camp de Sennheim en Octobre 1943. Envoyé à la SS-Junkerschule Tölz en compagnie de 27 autres français, il en sort en mars 1944 avec le grade de SS-Frw.obersturmführer et la plus flatteuse des appréciations. Obersturmführer, il commande la 3ème compagnie de la 8e franz.SS-Frei.Sturmbrigade en Galicie puis dans les Carpates en août 1944. Blessé à l'épaule droite, le 22 août, il reçoit la croix de fer de 2e classe, le 10 novembre au camp de Wildflecken. Hospitalisé jusqu'en Octobre 1944, il rejoint la 33e division d'infanterie Waffen SS Charlemagne comme chef de bataillon et commande le 1er bataillon du Franz.Freiw.Gren.Rft.d.SS.57. Après un stage de commandant de bataillon de six semaines dans une école de la Heer, il commande 4 compagnies en Poméranie Orientale où son bataillon est la seule unité constituée à échapper à l'encerclement, ce qui lui vaut d'être décoré de la Croix de fer de 1ère classe le 18 mars 1945 et le grade de Hauptsturmführer. C'est avec ce grade qu'il commande le Sturmbataillon qui se bat dans Berlin jusqu'au 2 mai 1945. Blessé au pied il reçoit la croix de chevalier de la croix de fer. Capturé à Berlin, il est relâché six semaines plus tard par les Russes. Il revient en France caché dans un convoi de rapatriés du S.T.O. le 24 juin 1945. Tatoué sous le bras gauche, il est arrêté et envoyé en détention à Lons le Saulnier en juillet 1945. Il est condamné à mort par contumace par la Cour de Justice de l'Ain puis condamné à vingt ans de travaux forcés et purge sa peine à Riom, à Caen puis à Fontevrault. En 1949 sa peine est réduite de huit ans puis il est libéré en décembre 1949, amnistié. Jugé à Lyon, il est condamné à 20 ans de prison. Libéré, il devient agent immobilier. Nazi, jamais il n’a renié ses convictions et n'a eu de cesse que de vouloir faire passer le message idéologique faux de son engagement chevaleresque dans une waffen SS idéalisée, loin très loins de la réalité, niant le génocide et les crimes de guerre, sans oublier l'esclavage, les camps, la déportation et la responsabilité de la guerre. Il décède à Paris en septembre 2002.
Il est enterré à Ceyzériat, Ain