Anthony Morris Brooks "Alphonse" pour le S.O.E. et "Tony" en France, chef de mission du S.O.E. est parachuté le 2 juillet 1942 prés de Limoges. La mission de PIMENTO est de rencontrer des syndicalistes, enseignants et des gens de gauche, des groupes qui sont prêts à combattre et à accepter les directives pour le jour « J », venant du Commandement Interallié.
Le réseau se développe dès 1942 avec l’aide des frères Morandat, dont Yvon, membre du BCRA.
Pour "Tony": un leitmotiv: pas de force armée, mais des équipes qui vont ne s’intéresser qu’aux terrains de parachutage qui recevront les explosifs destinés à saboter les chemins de fer. Anthony Brooks et Morandat se rencontrent fin juin 1942, Yvon propose son frère Henri pour rechercher des terrains de parachutage, et son frère Roger qui est en relation avec Résistance-Fer de Lyon, de mettre en place des équipes de sabotage.
Roger Morandat est homologué à Londres, comme agent du S.O.E., sous le pseudonyme Martinet, Il contrôle la Zone 1 et 2: elles couvrent la partie du Jura située au sud de l’ancienne Ligne de démarcation, le département de l’Ain et la région couverte par Bellegarde, Culoz, Chambéry et Thonon.
Ainsi naît le réseau PIMENTO dans l’Ain, il couvre aussi la région toulousaine.
Il est opérationnel dès l’été 1942. Brooks organise son premier parachutage en présence des frères Morandat, dans la nuit du 26 au 27 octobre 1942 sur le terrain Abricot, situé sur la commune de Polliat.
Ses groupes francs sabotent, d’autres réceptionnent les parachutages d’armes et d’explosifs. Certains mêmes font les deux.
Roger Morandat est arrêté le 15 mars 1943, condamné à 18 mois de prison, les allemands décident de le déporter, ce sera Dachau d’où il sera libéré par les Alliés.
Henri Gauthier "Jag" le remplace, c’est un militant actif de Libération-Sud. Ses équipes de réception sont de Polliat, Mézériat et de Pont-de-Veyle. Il en crée d’autres à Coligny avec Henri Groboz et Paul Cribeillet (F.T.P.), à La Cluse avec la famille Ritoux et Lacroix, puis plus tard avec Pierre Marcault "Marco" à Villereversure.
Il s’assure avec son épouse Colette Lacroix (que j'ai eu la chance de rencontrer et qui m'avait donné les docs de Jag pour ne faire des photocopies) du transport des explosifs vers Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse. Durant ces voyages, elle rencontre un jour, dans un compartiment, un lieutenant SS qui prend le train à Lyon, très aimable qui lui fait la conversation. Il se prénom Klaus, Babri. Armée, elle hésite à le tuer, mais ne peut pas le faire.
Tony Brooks est surtout intéressé par les explosifs qui alimentent ses équipes de saboteurs. Jag devient le fournisseur en armes de pratiquement toutes les organisations clandestines dans le département.