Né le 2 février 1926 à Coblence en Allemagne, le jeune Valéry n'a que 14 ans lors de la défaite française. Brillant élève, il intègre une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand. Mais les Alliés débarquent le 6 juin 1944 et il décide de stopper sa scolarité pour rejoindre les forces armées.
Il participe à la libération de Paris en août 1944, alors âgé de 18 ans. Il se retrouve dans le service d'ordre chargé de la protection du représentant civil du général de Gaulle en zone encore occupée, Alexandre Parodi. Fin 1944, il refuse de retourner au lycée Louis-le-Grand pour y préparer l'École polytechnique : contre l'avis de tous, il s'engage dans les forces françaises.
Il rejoint le 2e régiment de Dragons et après un rapide entraînement, il est envoyé sur le front : le 2e RD dépend de la 1re armée française, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. En avril 1945, il est au combat : le 13, il est élevé au grade de brigadier et obtient une citation à l'ordre de l'Armée quelques jours plus tard : "Brigadier Giscard d'Estaing du 2e escadron. Engagé volontaire à 19 ans. Devenu rapidement un pointeur de grande classe, a fait preuve de calme et de sang-froid le 21 avril à Behla, en dirigeant à pied le conducteur d'un char remorqué [le "Arc de Triomphe"] sous le feu, montrant un complet mépris des armes automatiques et des mortiers qui l'environnaient. Le 25 avril, à Zollhaus, son char, ayant reçu un Panzerfaust, a continué à tirer au canon malgré la violence de l'explosion […] Grâce à cette action immédiate, l'ennemi a cessé son feu de Panzerfaust et le char a pu reprendre sa mission"
Le 26 avril 1945 à 15 h 30, Valéry Giscard d'Estaing âgé seulement de 18 ans se trouve dans le premier char (le M10 Le Carrousel) qui entre dans la ville allemande de Constance. C’est une mission dangereuse qui ne fait pas peur au jeune Brigadier qui fait partie du 1er régiment étranger de cavalerie de la Première Armée du général de Lattre de Tassigny. Pour rien au monde, il aurait refusé cette mission dangereuse…
LE VISAGE BRÛLE
Le jeune Valery Giscard d'Estaing s’illustre par son calme et son sang-froid tout en étant conscient du danger face à cette armée allemande en déroute qui reste encore redoutablement combattive. Quelques jours auparavant, le jeune Valery Giscard d’Estaing avait participé en tant que pointeur à de difficiles combats de char à Behla au cours duquel il avait eu le visage légèrement brûlé. Qu’importe les risques, le jeune Giscard sait qu’il participe à une mission historique. Il a refusé de s’inscrire en Classe Préparatoire des Grandes Ecoles et il devancé l’appel pour ne pas passer à côté de « l'Histoire, de la légende » comme il l’expliquera par la suite "Si, à l'âge que j'avais, c'est à dire 18 ans, je ne participai pas à la guerre avant qu'elle ne soir finie, toute ma vie, j'en mourrais de honte !". Il n’aura pas à mourir de honte puisque comportement pendant les combats de libération de l’Allemagne lui vaudra d’être cité à l'ordre de l'Armée et décoré de la Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil et de recevoir la Bronze Star Medal US.
LE DEFILE DE LA VICTOIRE
Quelques semaines plus tard, un défilé dans le cadre des festivités commémorant le cinquième anniversaire de l'appel du général de Gaulle aura lieu à Paris le 18 juin 1945. La foule acclame les soldats français qui défile le long des Champs Elysées. Le jeune Valery Giscard D’Estaing éprouvera ce jour-là une réelle émotion en participant au défilé sur son char le long de la plus belle avenue du monde. Il ne sait pas qu’il descendra la même avenue 29 ans plus tard comme Président de la République Française.
(Extrait Bruno Halioua Leur Seconde Guerre Mondiale Edition Buchet Chastel Sortie le 25 octobre 2020)
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Jeu 3 Déc - 9:32
