"Depuis la fin du mois de septembre 1943, le tribunal militaire de la 34eme division d’infanterie allemande, déployée d’Imperia au col de Tende, s’était établi à Saorge.
Les 17 et 18 octobre 1943, un important ratissage eut lieu sur le territoire de La Brigue (alors italien) et déboucha sur la dispersion, voire l’anéantissement du maquis Garibaldi. En effet, 25 maquisards furent tués et six furent faits prisonniers.
Ainsi Domenico Addo, Giuseppe Alberti, Guido Caselli, Michele Conte, Giovanni Gribaldi et Cesare Pagliari furent conduits jusqu’à Saorge où ils subirent interrogatoires et tortures durant plusieurs jours.
Le 24 octobre 1943, les six maquisards italiens passèrent devant ce terrible tribunal allemand qui les condamna à mort. Ligotés les uns aux autres, ils traversèrent le village devant les habitants médusés et furent conduits jusqu’au site du pont d’Ambo dominant le lit de la Roya, en limite de la commune de Fontan.
Là, ils furent fusillés au pied des lacets de la route Fontan-Saorge par des feldgendarmes, après qu’ils eussent été contraints de creuser leur tombe.
Le 24 octobre 1945, à l’initiative de la section de Vintimille de l’Association nationale des partisans italiens (ANPI), une plaque italienne fut inaugurée sur le lieu de l’exécution. Celle-ci portait l’inscription « Partigiani italiani fucilati dalla barbaria tedesca », suivie des noms et prénoms des fusillés ainsi que leur commune d’origine.
Au fil du temps, ce site a malheureusement souvent servi de décharge à une entreprise de travaux publics voisine. De plus, un figuier envahissant avait tendance à recouvrir la plaque, et la mairie de Saorge le faisant tailler à l’approche de la commémoration automnale à laquelle participe régulièrement des représentants de l’ANPI.
Par ailleurs, en retrait d’une dizaine de mètres par rapport à la RN 204 et située dans un léger virage, cette plaque était très difficilement visible. Depuis 2014, une grille barre le passage et elle n’est retirée que pour les commémorations des 24 octobre.
J'ignore si le cataclysme de ces jours derniers à eut raison de ce pont. Je souhaite que non..."