Dans cette région de Provence, environ 1 000 maquisards étaient placés sous la direction du lieutenant-colonel Philippe Beyne, ancien percepteur de Sault (84) et officier de réserve du célèbre régiment des Diables Rouges, le 152ème RI de Colmar. Avec son adjoint Max Fischer, cet officier avait organisé le Maquis Ventoux en groupes, lesquels étaient les mieux équipés et les mieux entraînés du département du Vaucluse.
Cet effectif était largement suffisant pour contrôler les accès du massif au cours du mois de juillet 1944. Dans les premiers jours d'août, des attaques furent même lancées contre la redoutable 11ème Panzerdivision qui stationnait dans la vallée du Rhône.
Une première escarmouche menée par la 4ème compagnie du capitaine Robert Bourcart eût lieu le 5 août 1944 sur la route de Sault. Elle permit de décapiter une partie du commandement nazi qui y laissa cinq morts dont quatre officiers.
Les plus grandes attaques de la Résistance dans ce secteur furent menées le 8 août 1944.
La première eut lieu à Montbrun-les-Bains, sous la conduite de Lucien Grangeon et se solda pour les Allemands par 120 tués.
La seconde se déroula à nouveau près du château de Javon, sous la conduite de Felix Aubert, grand-père du député Julien Aubert. Depuis la veille, les services de renseignements des FFI savaient qu'une colonne allemande stationnée à Apt devait rejoindre Sault par la RN 543, une première escarmouche ayant eu lieu le 4 août 1944 avec une patrouille allemande. Sur ordre du colonel Beyne, des groupes de résistants furent placés en embuscade à deux kilomètres au sud du château, sur une colline dominant un profond ravin. Outre des grenades, ils avaient à leur disposition 4 mitrailleuses et 16 fusils mitrailleurs.
Dès que la colonne arriva à portée, l'attaque fut déclenchée, à un contre cent, et cloua sur place la tête du convoi. La seule réaction aux tirs et aux grenades fut celle d'un camion masqué par un virage dont les occupants réussirent à mettre leur mitrailleuse en batterie. Cette ultime tentative avorta sous un jet de grenades. Ordre fut alors donné de décrocher.
En 12 minutes, 250 soldats allemands avaient été mis hors de combat, un matériel considérable détruit, tandis que les maquisards pouvaient se retirer avec tout leur équipement et seulement six blessés.