Le Massif du Vercors est un lieu mythique de la Résistance. Dès 1943, des centaines de jeunes rejoignent le maquis pour échapper au STO, Service du travail obligatoire en Allemagne, et se mêlent aux résistants de toutes sortes.
Partout, l'ouvrier obligé d'aller travailler pour Hitler, réfractaires préférant sauter du train les conduisant vers l'Allemagne, illégaux, paysans qui abandonnant leurs terres, rejoignent les maquisards qui occupent le Vercors. Ce massif surplombe la Vallée du Rhône et les routes d'Italie. Un mois après le Débarquement de Normandie, pas question pour la Wehrmacht de laisser ces routes aux mains de la Résistance.
Le 14 juillet 1944, les alliés parachutent armes et munitions en masse sur le Vercors. Un salut venu du ciel pensent les maquisards. L'ancien résistant Jean Drevet en témoignait.
"Ils déchargent des tonnes et des tonnes de matériel, on s'est dit : "on est sauvé". Ce n'était peut-être pas que du matériel qu'il nous fallait, des bonshommes aussi qu'il aurait fallu envoyer. C'est ce même parachutage qui décide les Allemands a intervenir. Les jeunes recrues du maquis ne feront jamais le poids face aux 15.000 soldats de l'armée allemande qui attaquent une semaine plus tard.
Ils perçoivent leur armement le 10 et le 13 au matin, on leur dit: "vous allez empêcher de passer des gars qui ont 5 ans de guerre derrière eux". Le type, il a jamais tiré avec un fusil de guerre.
Etait-il judicieux alors de concentrer au Vercors tant d'hommes peu aguerris face à une armée de métier.
Pour faire un vrai soldat d'infanterie, il faut 18 mois. Comment voulez-vous qu'un type à qui on file un fusil, puisse devenir du jour au lendemain un combattant. Ce n'est pas possible, c'est criminel."
Mais le pire est à venir. Du ciel maintenant, des planeurs arrivent et tombent des parachutistes allemands. Par surprise, ils prennent le plateau du Vercors et commettent les atrocités habituelles de l'armée nazie. Militaires, civils, femmes, enfants sont relevés sans sépulture. Ils portent presque tous des traces de tortures atroces."
Le résultat de la bataille de Vercors, est désastreux pour la Résistance. En moins d'une semaine, 840 Français ont péri, dont plus de 600 maquisards. Une centaine de soldats allemands ont été tués. Ainsi, le Vercors reste, 75 ans après les faits, un symbole fort de la résistance française.