la bataille de l'Authion

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, au printemps 1945, le massif de l'Authion est défendu par la 34eme DI et des troupes de montagne allemandes retranchées dans un réseau de fortifications sur une série de buttes :
- Le Fort de la Forca (2078 m), la Redoute des Trois communes (2080 m), le Fort du Plan Caval (1932 m) et le Fort de Mille Fourches (2042 m).

Le 10 avril 1945, les unités françaises de la 1ère division française libre (DFL), du bataillon d'infanterie de marine du Pacifique (BIMP), des éléments mécanisés du 1er régiment de fusiliers-marins, soutenus par l'artillerie et l'aviation, lancent l'assaut sur les positions allemandes par le sud.

Après des combats difficiles, le Fort de Mille Fourches tombe le 11 avril 1945, suivi du Fort de la Forca et du Fort du Plan Caval.

Le 12 avril, enfin, le Fort de la Redoute des Trois Communes est pris d'assaut par un char soutenu par cinq soldats volontaires. Au terme d'une ascension périlleuse, le caporal Césaire Le Mercier, un breton appartenant au 1er BIMP, pénètre seul dans l'ouvrage et en ressort avec 38 prisonniers. L'ensemble de ce front allemand s'effondre le 24 avril 1945.

Plusieurs centaines de soldats des deux camps (273 tués, 644 blessés) ont laissé leur vie dans cette bataille, l'une des dernières sur le territoire français. Celle-ci a permit d'ouvrir le chemin des crêtes italiennes, et aux troupes françaises de poursuivre vers le Piémont conformément aux ordres du général De Gaulle. Celui-ci désirait absolument occuper des territoires en vue d'obtenir des modifications frontalières lors des futures négociations de paix.

Le 12 avril 1945, cinq soldats de la 1ère D.F.L. volontaires pour une action commando en appui d'un char s'emparent de cette véritable forteresse que constitue le Fort de la Redoute des Trois communes. Ils sont revenus dans leurs lignes avec 38 prisonniers, dont deux officiers allemands. Quatre de ces cinq volontaires particulièrement courageux appartenaient à la C.A.C. 4.
Le cinquième Cesaire Le MERCIER au 1er Bataillon d'infanterie de Marine du Pacifique du Commandant Magendie.

C'est Cesaire Le Mercier (d'origine bretonne) qui pénétra le premier dans le Fort par le pont levis vers 19H00, après que les 38 allemands se soient rendus en agitant un drapeau blanc.

Cesaire Le Mercier fit l'objet d'une très belle citation de la part du général Garbay - Commandant de la 1ère D.F.L.
Malheureusement aucun des journaux de marche ni documents officiels ne mentionnent ce fait d'armes qu'authentifie la citation suivante :

Le Général de Brigade Garbay commandant la 1ère Division Française Libre cite :
À l'ordre de la Division
Le MERCIER Cesaire - Caporal - 1er R.I.C. ex B.I.M.P.
"Fonctionnaire sous-officier auto, a, le 12 avril 1945, avec quatre autres soldats volontaires, soutenu l'action d'un char isolé contre la Redoute des trois communes. A pénétré le premier dans l'ouvrage contribuant à la reddition de la redoute et à la capture des trente-huit hommes dont deux officiers qui en composaient la garnison"

Le 17 avril 1945, après une dure marche d'approche de 3 jours sur les pitons du plateau de la Ceva, la 2ème compagnie du Bataillon de Marche 21 occupe la cime de Pésourbe (Alt. 1000m) surplombant le village de Fontan, pour gêner considérablement tout repli des forces allemandes le long de la Roya.

De fait, les allemands du 1er Bataillon du 107.Infanterie-Régiment contre-attaquent à plusieurs reprises, faisant précéder leurs assauts de tirs de barrage importants, mais sans succès. Les combats très intenses, fatiguaient considérablement les défenseurs.

Dans la nuit du 19 au 20 avril, la relève arrive...
La 6ème compagnie du 2ème Bataillon de la Légion Étrangère prend le relais sur la cime de Pésourbe, la 1ère Compagnie du Bataillon de Marche 21 étant chargée de se mettre en avant-poste dans le vallon du Campeï, le temps que les légionnaires s'installent et aménagent leurs positions.

Le Capitaine GORY et ses hommes sont pris dans une embuscade au fond du vallon, à la source du cours d'eau. Alors qu'ils allaient à la rencontre de "cadavres" allemands, ces derniers se sont soudainement relevés, entraînant une fusillade. Les français résistent, rétablissent l'ordre et se mettent à la défensive toute la nuit. Le Capitaine lui, essaie de se reposer dans une cabane de berger.

Les hommes du BM21 entendent de multiples bruits de l'autre côté du torrent, les allemands sont là, pas loin, le Sous-Lieutenant Sautreau craint une prochaine attaque. Il prévient le Capitaine qui lui répond que c'est la relève qui arrive.

Mais au levé du jour,les français sont surpris par une attaque générale de leur position par près de 300 allemands en rangs serrés, baïonnette au canon, au cris de "Heil Hitler" pour fêter le 56ème anniversaire du Fürher.

GORY ouvre le bal avec son Colt 45, les tirs fusent dans tous les sens, les hommes du BM21 tentent de repousser la vague d'assaut, mais ils sont submergés et doivent se replier sur Maurion.
Les deux sections de légionnaires positionnées sur la cime sont rapidement submergées de tous les côtés...

A 6h45, le poste d'observation de la cime de Coss (Alt. 1638m) aperçoit les allemands rassemblant des prisonniers sur la cime.

Dans l'après-midi, l'artillerie de la 1ère DFL pilonne la cime et la crête dominante, et les allemands décrochent.

Une patrouille ramène 2 morts et 2 blessés dont le Capitaine GORY, gravement blessé par éclats de grenades.

Le 25 avril, le 29ème Régiment de Tirailleurs Algériens prend la relève et part en direction de Pésourbe inoccupé, les habitants de Fontan signalent que les allemands ce sont repliés sur Tende. Fontan est définitivement libéré sans combats.

*Morts pour la France, cime de Pésourbe, 18-20 avril 1945 (liste provisoire) :

~18 avril 1945 :
-Soldat THEENWIS Pierre (2°Cnie, BM21)
-Caporal LECLERQ (2e Cnie, BM21)
-Sergent VOLGELWEID Pierre (2e Cnie, BM21)

~19 avril 1945 :
-Soldat FRANCOIS Pierre (2e Cnie, BM21)
-Caporal PRIOUX Emile (2e Cnie, BM21)
-Sergent-chef CAGARELLI Marius (2e Cnie, BM21)

~20 avril 1945 :
-Soldat WITZ Martin (1°Cnie, BM21)
-Légionnaire BAZIN René (6e Cnie, 2e BLE)
-Légionnaire CANET Roger (6e Cnie, 2e BLE)
-Légionnaire GUERGAS (6e Cnie, 2e BLE)
-Légionnaire HOENING Elisé (6e Cnie, 2e BLE)
-Légionnaire VENTURA François (6e Cnie, 2e BLE)
-Légionnaire METRAL Jean (6e Cnie, 2e BLE)
-Caporal GRESIAK Etienne (6e Cnie, 2e BLE).