La Seconde Guerre en R1 et R2
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 l'évacuation du vieux port à Marseille

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Soleil
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MessageSujet: l'évacuation du vieux port à Marseille   l'évacuation du vieux port à Marseille Icon_minitimeJeu 23 Jan - 9:39

Ce 22 janvier 1943 à partir de 22 heures, une terrifiante opération de police baptisée « Sultan » est déclenchée dans le quartier du Vieux-Port à Marseille. Elle mobilise à la demande du secrétaire général de la police de Vichy René Bousquet, du préfet régional Antoine Lemoine et du préfet de la ville Pierre Barraud pas moins de deux cents inspecteurs, quinze compagnies des groupes mobiles de réserve et des escadrons de gendarmerie.

Ce ne sont pas moins de 12 000 représentants des forces de l’ordre qui entament dans ce quartier de la cité phocéenne qualifiée par Heinrich Himmler de « chancre de l’Europe », le contrôle de 40 000 personnes dont 5 956 seront appréhendées. Il s'agit du secteur de la ville où vivent des familles d’une vingtaine de nationalités différentes et où la politique de Vichy est activement critiquée et combattue.

Cette terrible opération traduit l'impatience manifestée par Henrich Himmler auprès des responsables de la gestapo en France et auprès du gouvernement de Vichy.
Le 04 janvier 1943, il s'emporte auprès des responsables locaux : «Je ne comprends pas que vous ne m’ayez pas tenu au courant de l’état des choses à Marseille. Le Führer est excité et très mécontent ». Hitler tient en effet à ce que le quartier du Vieux-Port soit évacué de sa population parce qu’il est, selon ses dires : « un refuge de la pègre internationale ».
Et il ordonne que le quartier soit "nettoyé" et détruit par ses compagnies du génie de la Wehrmacht ».

Débutée le vendredi 22 janvier 1943, l'opération Sultan durera jusqu’au 27 janvier 1943. Voici la chronologie :

Le 23 janvier 1943, au lever du jour, tout le quartier est encerclé. Le climat est lourd dans la ville où deux cent cinquante familles juives viennent d’être raflées dans le quartier de l’Opéra.

Le 24 janvier, un train part de la gare à destination de Compiègne. Il emmène environ 1 500 personnes qui ont été prises surtout parmi les Juifs arrêtés et se trouvant encore à l’Évêché ou transférés dans la nuit même à la prison des Baumettes sans avoir eu l’autorisation de communiquer avec leur famille ou avec qui que ce soit.

L’embarquement des déportés dans la matinée du dimanche 24 s’est fait dans des conditions particulièrement cruelles, sous la surveillance de la police allemande. Un officier, à la demande de nourriture pour ces malheureux, répond : "nos soldats meurent de faim depuis 8 jours à Stalingrad. Ces Juifs-là n’ont pas besoin de manger."

Entassées dans des wagons à bestiaux, ces 1 500 personnes, en grande majorité des Juifs parfaitement honorables, sont embarquées avec les filles publiques du port, les condamnés de droit commun et des Noirs sans état civil. Dans ces trains, pas d’eau, pas de nourriture, pas de bancs. Deux Allemands et deux gardes mobiles par wagon à bestiaux plombés au départ.

Parmi les déportés se trouvent des passagers venus à Marseille pour la journée sans linge et sans manteau, des anciens combattants, des jeunes filles, des malades, des vieillards en traitement, des rapatriés, la femme d’un aveugle déportée avec les cartes d’alimentation de son mari, la veuve de guerre d’un capitaine d’artillerie, des familles entières établies à Marseille depuis plusieurs générations, les pères de sept et huit enfants. Au départ aucune assistance sociale de personne. Il est prévu 60 boules de pain pour ces 1 500 personnes.

Sur le 5956 personnes arrêtées, 3977 seront libérées, mais 1642 seront dirigées sur le camp de Compiègne par deux convois. Parmi elles, pas moins de 782 Juifs dont presque tous partent le 24 dans le convoi de la gare d’Arenc et quelques autres par un convoi de Fréjus le 31 janvier.

Parmi les 782 Juifs, on dénombre 254 Juifs français nés en Afrique du Nord, 211 Juifs français nés en métropole dont les deux tiers nés à Marseille, 120 naturalisés dont une centaine d’origine grecque ou turque et enfin 197 Juifs étrangers sont transférés vers Compiègne puis de Compiègne à Drancy le 8 mars et enfin de Drancy à Sobibor le 23 et le 25 mars 1943 (convois 52 et 53). Il n'y eut que cinq survivants pour le deuxième convoi.

Le 1er février 1943, les artificiers allemands mettent en oeuvre la seconde phase du plan d’épuration du vieux Marseille, détruisant le quartier immeuble après immeuble durant deux semaines. Au total, 1.500 bâtiments seront détruits, laissant la plus part des évacués sans abri.
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MessageSujet: Re: l'évacuation du vieux port à Marseille   l'évacuation du vieux port à Marseille Icon_minitimeJeu 23 Jan - 9:42

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MessageSujet: Re: l'évacuation du vieux port à Marseille   l'évacuation du vieux port à Marseille Icon_minitimeLun 11 Jan - 10:31

C'est le 3 janvier 1943, dans ce quartier populeux, qu'un attentat a lieu contre une maison de tolérance fréquentée par les hommes de la Wehrmacht. Sont dénombrés plusieurs blessés et plusieurs morts, tant d'ailleurs français qu'allemands.
Un rapport, exagérant de façon extraordinaire l'importance de ce fait divers, est envoyé à Hitler par les autorités allemandes locales. Du coup, Hitler entre en transe et intervient directement auprès de Himmler en lui disant :
"La ville de Marseille est un repaire de bandits. Cela a existé de tout temps, mais, aujourd'hui, c'est l'Allemagne qui en supporte les conséquences. Il n'y a qu'une mesure à prendre : d'après les renseignements qui me sont donnés, tous les bandits sont concentrés dans le quartier du Vieux-Port. On me signale aussi qu'un grand nombre de déserteurs allemands y sont cachés. Il n'y a donc qu'une solution : je donne l'ordre de raser tout le Vieux-Port."
Himmler, recevant cet ordre, alerte Oberg et lui reproche de ne pas faire son devoir : comment ne savait-il pas ce que le Führer a signalé ? Il menace de le limoger s'il n'exécute pas immédiatement les instructions de Hitler.
Ainsi mis en cause, Oberg se précipite à Marseille. Le 13 janvier 1943, il tient une réunion avec Bousquet, secrétaire général de la Police française, et Lemoine, préfet régional (donc petainiste) Il les informe que la police allemande va se charger elle-même de l'opération. Elle doit encercler tout le 1er arrondissement de la ville. Toute résistance sera brisée avec des tanks. 50 000 Marseillais doivent être envoyés dans des camps de concentration. Après quoi, le Génie allemand fera sauter tous les immeubles, laissant au gouvernement français le soin d'indemniser les propriétaires des maisons sinistrées.
Bousquet et Lemoine donnent l'impression de lutter pour éviter un tel drame. Et tout ce qu'ils peuvent obtenir, c'est que la police française se substitue aux allemands, et que l'opération ait lieu d'après des plans qu'ils auront établis eux-mêmes.
Le 24 janvier 1943, le périmètre dé­truit est inférieur à celui qu'avaient fixé les Allemands. Le nombre de victimes est réduit à 20 000. Bousquet et Lemoine decident qu'une partie des ces malheureux soit envoyée à Fréjus (83), dans un camp de concentration français, au lieu que la totalité soit dirigée à Compiègne, sous la surveillance allemande. Enfin, l'indemnisation prévue sera payée sur les frais d'occupation.
Les destructions du quartier du Panier à l'explosif se poursuivent jusqu'au 19 février 1943.
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