le 28 octobre 1944 voyait l'occupant allemand contraint de se retirer de la commune, par les alliés assiégeant le site depuis fin août. Retour sur cette libération.
13 jours après le débarquement de Provence, Nice est libérée. Mais, Sospel, comme d’autres villages de l’arrière-pays, subissent encore les troupes allemandes qui campent fermement sur ses positions.
A partir du 2 septembre, les paras Américains s’installent au col de Braus et soumettent Sospel à un pilonnage intense d’artillerie pour chasser l’ennemi. Les Allemands résistent près de 2 mois et reçoivent l’ordre de déporter l’ensemble de la population vers l’Italie, comme cela avait été fait pour Breil sur Roya. La détermination du Comité de Salut Public avec le maire Michel Domérégo et Vincent Comiti , entre autres, réussirent à convaincre l’occupant, au prix d’otages journaliers, de ne pas exécuter leur menace.
Le village est au bord de l’asphyxie, les vivres et les médicaments font cruellement défaut. De courageux Sospellois, comme Claude Ciabaut, Louis Madinier et bien d’autres encore, n’hésitent pas à faire plusieurs fois le voyage jusqu’à Nice pour approvisionner le village en médicaments notamment. Alors même que les blessés s’accumulent, l’hôpital est réduit en cendre le 11 septembre. Le Docteur Ricordi et la Sœur Supérieure Héléne font des prouesses pour sauver des vies. Les Allemands sont finalement contraints de battre en retraite vers l’Italie.
Cependant, ils infligent un dernier coup de grâce à Sospel. Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1944, ils détruisent le pont de Sainte Marie, le pont de la Concorde et le pont Vieux. Seul le pont de la Libération résiste en partie. De même, le bunker de l'Agaisen est évacué puis dynamité.
Tous les Sospellois contemporains de ces évènements conservent encore en mémoire ces terrifiantes déflagrations nocturnes.
Le 28 au matin, le village meurtri se réveille et a du mal à se reconnaitre. Les bombardements continuent, les Alliés ignorant le retrait des Allemands. Avec bravoure et courage, Jean Laveder et Jean Chialva rejoignent le col de Braus pour prévenir les Américains. C’est ainsi que le jour même, les hommes du 517ème régiment d’infanterie parachutiste, accompagné de jeunes Sospellois franchit le pont de la Libération.
Ces combats et bombardements auront généré 44 morts et plus 100 blessés au sein de la population de Sospel qui est libérée même si les combats se poursuivront sur les hauteurs jusqu’en avril 1945.