En ce 03 septembre 1944, c'est le tour de Monaco et Cap d'ail d'être libérées de l'occupant. Ci-après, témoignages de plusieurs personnes ayant vécu cette douloureuse période.
A Monaco, on rêve de la libération. Elle arrivera le 3 septembre, non sans dégâts préalables.
Le square Théodore Gastaud est dévasté, le quartier du port est bombardé quotidiennement. « Les Allemands ont placé leur centre de communication en Méditerranée dans un bunker situé près du port », note Frédéric Laurent.
C’est l’accentuation des privations. «Le moment le plus dur, c’est celui qui va du débarquement en Provence à la Libération car à Monaco nous sommes privés d’eau, de gaz et d’électricité. Pendant 15 jours, j’allais tous les jours à l’école des frères pour prendre la ration familiale de soupe populaire. Nous n’avions plus rien », se remémore René Novella.
Le 3 septembre au matin, après une nuit « titanesque », les derniers allemands quittent la Principauté et le drapeau français flotte sur la gare. Les groupes de résistance se rejoignent place d’Armes. Jean-Joseph Pastor se rappelle encore ému des unités américaines qui campent à l’entrée de la ville. « Il y avait une dizaine de jeeps arrêtées à la frontière. Ils nous ont distribué des barres de chocolat vitaminés et des chewing-gum. » Pour la communauté juive, qui a dû se cacher durant des années, cette nuit-là prend une dimension d’autant plus forte. « On a vu tout un tas de gens sortir de terre. Ils étaient blancs. Tous les juifs sont venus célébrer la libération », confie Adrienne Wolzok.
Avec la Libération vient aussi le temps de l’épuration et de la chasse aux collabos. Jean-Joseph Pastor a encore en mémoire les images de ces « jeunes femmes sur des estrades, avec des résistants qui les rasaient et peignaient la croix gammée sur leur crane… »
La principauté ne retrouvera son calme que le 8 mai 1945. Au final, durant la Seconde Guerre mondiale, « Monaco aura perdu 20 % de sa population ».