Le 11 avril à lieu la libération du camp, nous allons vous décrire cette libération heure par heure :
5 heures – Au dessus de l’Ettersbert apparaissent les avions alliés.
Il y a un grand remue-ménage à la Kommandantur ; des unités SS marchent en direction de Hottelstedt (par où arriveront les armées américaines). L’état «Alerte 2» est ordonné ; les armes cachées sortent et sont distribuées.
11h50 – Une nouvelle fois les avions américains survolent le camp ; les SS donnent l’alerte par sirène.
12h10 – Une dernière fois se fait entendre la voix du Rapport- führer Hermann Hofschulte : «Tous les SS en dehors du camp !» Restent en place les compagnies qui occupent les miradors et les positions dans la forêt autour du camp.
13 heures – Les premiers tanks américains sont en vue de Hottelstedt.
14 heures – Une compagnie SS se positionne au nord du camp dans la forêt. Le commandant du Comité militaire international ordonne «Alerte 3» ; tous les groupes de combattants des différentes nationalités prennent position selon le plan envisagé. Le Comité installe son quartier général aux premières lignes de l’action et y installe la mitrailleuse légère de l’armement clandestin.
14h30 – Sur ordre du Comité international du camp, le commandant du Comité international militaire donne l’ordre d’attaque.
Les groupes attaquent la clôture du camp – le courant électrique a été interrompu par l’action courageuse du kapo électricien, Arthur Ullrich – et les miradors. L’action générale se dirige vers le Sud et le Sud-Ouest, en direction de l’entrée principale et des casernes SS. D’autres groupes couvrent les flancs de cette attaque vers l’Ouest et l’Est. Une autre attaque sert de couverture à l’attaque générale et est guidée vers le Nord pour arriver, à travers la forêt, jusqu’à la route Hottelstect-Ettersberg pour y installer un relais et prendre contact avec les alliés.
Presque en même temps, les barbelés sont détruits aux endroits déterminés et les miradors occupés. Les armes capturées – 4 mitrailleuses lourdes et 18 légères, les fusils, 180 roquettes antichar sont distribuées aux combattants qui avancent jusqu’à trois kilomètres autour du camp.
Pendant le soulèvement, des détenus politiques de toutes nationalités assurent la sécurité dans les blocks afin d’éviter la panique, le vol ou autres brutalités.
15h30 – Une Jeep américaine avec deux combattants français à bord, le lieutenant Desard et le sergent Bodot, arrive au camp, guidée par des détenus en armes.
16h – Les groupes de détenus combattants ont vaincu la résistance des SS dans tout le périmètre du camp. Jusqu’à la nuit, ils feront 120 prisonniers qui seront mis sous bonne surveillance. Ce chiffre augmentera sensiblement dans les deux jours suivants, atteignant 220 lorsque les troupes d’occupation américaines prendront position dans le camp. Le camp de concentration de Buchenwald s’est libéré lui-même rendant la liberté à 20.000 détenus.
16 h 45 – Sur ordre du Comité, la direction du Comité militaire prend les mesures immédiates pour la sécurité du territoire se trouvant toujours entre deux fronts. A cet effet, les groupes combattants forment une ceinture de défense de deux kilomètres autour du camp qui sera maintenue jusqu’à l’arrivée des troupes américaines, afin de protéger la liberté obtenue ce jour.
trois de mes oncles ont été - bien que non juifs - à Buchenwald. Un oncle paternel natif d'Aranc est mort à Buchenwald le lendemain de la libération, d'avoir trop mangé - son beau frère a survécu, handicapé à vie - mon oncle maternel, déporté résistant y a transité venant d'Auschwitz avant d'aller à Dora.