DAGOSTINI Raoul.
"Grand garçon blond doté d'une belle gueule aryenne à faire se pâmer les dames ou à placarder sur une affiche de propagande "Engagez-vous dans la Waffen SS". Dagostini est un ancien L.V.F. qui a réalisé l’exploit de se faire chasser du front de l'Est par les Allemands, à cause de sa conduite brutale et sanguinaire. Dagostini raffolait en effet des exécutions sommaires et des incendies de villages. Ajoutons, pour corser le tableau, que sa maîtresse, la belle Maud Champetier de Ribes, a pour habitude, en grand uniforme de la Milice, de prêter main-forte à son amant dans ses opérations contre le maquis" . De retour en France il rejoint la Milice. Commandant dans la Milice de Lyon, il se rend dans en Haute-Savoie pour lutter conte le maquis des Glières. Il est cité à l'ordre de la Nation pour cette action le 6 juin. A la fin du mois de Mai, Dagostini commandant régional de la Milice arrive à Bourg l'invitation de Simide, avec le 3e groupe d'opération de la Milice. Ses collègues de l'Ain se mettent à sa disposition . Le 21, Dagostini prend les affaires en main et sous ses ordres, comme dans les Glyères, commence les opérations anti-maquis dans le nord-ouest du département. Des miliciens lyonnais sont logés dans les hôtels réquisitionnés (hôtels de France et de la Pyramide). C’est lui qui est à la tête des miliciens lors de la rafle du Lycée Lalande le 6 juin 1944. C’est lui qui, au salon du rez de chaussés de l'hôtel de France, assis au bureau, mène les interrogatoires tandis que plusieurs miliciens frappent et torturent : coups de poings, coups de pieds, coups de ceinturon, coups de crosses, coups de nerfs de bœuf, claques et humiliations. Puis le 7, la Milice, sous ses ordres, commence des opérations meutrières dans la région ouest du département. Brutale, bravache, il se fait aider par sa compagne Maud Champetier de Ribes dans ses opérations contre le maquis. Dans certaines opérations il se fait même aider par les allemands du dépôt de Leyment et des parachutistes de Bron. Mais face aux multiples opérations de la Résistance sur les voies de communications allemandes , Dagostini déclare l'Ain en état de siège le 14 Juin. Suite aux rafles furieuses du 6 Juin, Dagostini, accompagné de Simide, est mandé à Vichy le 19. Là, il reçoit "des observations" sur sa conduite et celle des événements des jours précédents. Au retour, le 27, leur voiture à un accident dans lequel Dagostini est blessé et Simide tué . Le 15 Juillet, alors que le Verbindungsstag et la Milice examinent les cas des raflés de Bourg, Dagostini, accompagné d'une trentaine de miliciens, se rend à l'hôpital de Nantua où se trouvent 35 blessés "intransportables" venant du maquis. Après de longues discussions seuls 9 blessés sont ramenés à l'hôpital de Bourg. Le 16 Juillet, Dagostini et le IIIe groupe d'opération quittent définitivement Bourg et l'Ain. Arrêté à la Libération, il est jugé et fusillé à Lyon.