Il y a 76 ans de cela, le Général Friedrich Wiese prend le commandement des troupes allemandes stationnées dans le Sud de la France.
Courant juillet 1944, suivant les ordres d'Hitler, les trois meilleures divisions de la Wehrmacht basées en Provence, de l'artillerie motorisée et des canons d'assaut, font mouvement vers les champs de bataille du nord de la France.
Dans ses plans stratégiques, le haut commandement allemand considère les côtes méditerranéennes comme un secteur secondaire, une position retardatrice qu'il conviendra de tenir. Dès juin 1944, la destruction de tous les ports de la côte est planifiée.
Lorsque le 1er juillet 1944, le général Friedrich Wiese prend le commandement de cette 19ème Armée chargée du secteur côtier méditerranéen, il effectue le constat suivant :
- les cadres des unités sous ses ordres sont pratiquement tous plus âgés qu'ailleurs.
- les unités d'infanterie sont, en très grande partie, composées de volontaires peu fiables de l'Ostlegion (unités de l' armée allemande composées du personnel des pays de l’ Union soviétique).
- 7 divisions d'infanterie se répartissent sur l'ensemble du littoral méditerranéen, soit une dizaine de kilomètres par bataillon. Pourtant, le règlement tactique prévoit qu'en position défensive, un bataillon ne peut tenir efficacement qu'une zone de 1 km 500 de large.
- seuls 2 bataillons d'infanterie constituent les uniques réserves mobiles.
- Basée dans la basse vallée du Rhône, et susceptible d'intervenir puissamment, la 9ème Panzerdivision est envoyée dès le 29 juillet 1944, en renfort vers le nord.
- l'artillerie de campagne aligne 4 pièces tous les 10 km. Installées trop près du rivage, en des points fixes vulnérables, ces batteries côtières sont dans l'incapacité d'intervenir lors de combats à l'intérieur des terres.
- le dispositif manque de pièces antichars, de batteries de DCA, de mortiers lourds, de véhicules de transport automobile, ces matériels étant prélevés pour renforcer le front de Normandie. Il n'y a aucune formation blindée locale d'intervention.
- entre les différentes armes (Heer- Kriegsmarine - Luftwaffe) le manque de liaison pour des actions coordonnées est évident.
Devant ce constat, Le général Wiese s'inquiète. Il a la conviction que le débarquement aura lieu soit dans le delta du Rhône, soit dans le large golfe de Fréjus.
Ses inquiétudes se transformeront en certitudes lors du débarquement de Provence, offensive alliée que le Général Wiese tentera en vain de contenir, en dirigeant la bataille depuis son PC installé au Château de Bontar, près de Pignans dans le Var.